vendredi 26 août 2011

60 - LES DERNIERES MANCHES DE FINALE

















































































Après les 3 premières manches de la finale, réalisées dans une météo ne permettant pas de gros écart, Lionel est 7ème et, 2 heures avant le début des vols, prend quelques minutes pour faire part de façon directe et imagée à ses collègues compétiteurs F3J restés en France de son sentiment sur les manches du matin :
"Bon, ce matin on attaque à 9h dans pétole de chez pétole. Jusqu'ici, çà rentrait tout juste 10mn à 9h et encore, péniblement et pas tout le monde. Donc sur 15mn çà va être une tuerie et il y aura surement moyen de gratter quelques points pour ceux qui sauront le moins chuter (mais aussi d'en perdre).Le tout, c'est que le Arijan ne parvienne pas à le faire avec moins de temps que les autres. Dans ce cas, j'ai peut être une chance de grappiller si je ne me plante pas. Dans le cas inverse, alors je ne gagnerai probablement rien même en cas de bon vol. Il y aura ainsi pour les seniors au moins 2 vols matinaux compliqués tactiquement ce matin. Tout peut encore changer mais il faut aussi reconnaître que les pilotes présents ne sont pas des manchots et que leurs machines en feraient pleurer quelques uns... A l'attaque et alea jacta est...

Quatrième manche, lancée à 9h : tous les pilotes cherchent à prendre le maximum de hauteur. Lionel se démarque en sortant du zoom le plus tard, son planeur monte le plus haut. Timo Ganser a attendu 7 à 8 secondes pour lancer son modèle. Le planeur grimpe, puis bascule sur le coté plein piqué sous les yeux des supporters qui attendent le crash. Mais le planeur remonte de l'autre coté, effectuant une sorte de cercle vertical, retend le fil à pleine vitesse et effectue un zoom qui lui fait gagner une quarantaine de mètres de hauteur sur ses adversaires. J'avoue que je n'ai jamais vu ça ! Il treuillait en direct.
Mais l'air n'est pas porteur et Thomas Truffo atterrit après seulement 5 minutes. Puis c'est Giovanni Gallizia, Arijan Hukaljuk, Jiri Duchan,....
De son coté Lionel est parti loin devant, il fait de longues transitions en restant à bonne hauteur, redescend tout le terrain au-dessus de la ville pour se retrouver à environ 80 mètres coté treuilleurs. Il trouve finalement du zéro qu'il va exploiter longuement. A coté de moi, Ivan et Jacques sont déchaînés : "oui - oui - oui - oui - ouuuuuuuuuuui !" Il se pose sur la cible à la dernière seconde, et Giuseppe Generali, responsable italien F3J, s'approche de moi, me donne une petite tape sur l'épaule "du bon travail !". Au tableau d'affichage : 1000. Et quelques adversaires redoutables envoyés au tapis.
Les juniors effectuent leur 4ème manche, + un revol, et les seniors se remettent en place pour une 5ème manche encore incertaine.

Cinquième manche :
Cette fois-ci, tout le monde zoome en même temps et encore à bonne hauteur. Rapidement Lionel est en difficultés, comme beaucoup d'autres. Arijan Hukajulk a choisi une option inédite : il vole au vent, au fond de la vallée, si loin qu'il a quitté son couloir et qu'il est maintenant tout près de ses treuilleurs. Lionel zérote sans beaucoup de succés. Un Supra trouve une ascendance à gauche, Loïc y envoit Lionel, mais sans succés, la différence de hauteur entre les 2 modèles étant trop grande. La situation devient critique. A coté de moi Ivan et Jacques sont en pleine dispute, Ivan soutenant l'option prise alors que Jacques la conteste "on ne quitte pas une pompe !" "Mais il n'y avait plus de pompe !". A 13 minutes, Lionel raccroche enfin un petit quelquechose qu'il exploite mieux que ses adversaires. On souffle. 4 planeurs se sont posés avant la fin du temps de travail. Et ça a été très chaud. Les 8 derniers modèles viennent se poser au coup de klaxon. Près du tableau d'affichage, on attend les résultats. Marin Kordic, le flight line manager passe, il les a vus en cours de contrôle. incroyable, il va y avoir 3 mille dans cette manche ! Ce seront Lionel, Thmas Truffo et Arjan Hukajulk.

La manche junior va être pour nous bien occupée à analyser les résultats et en définir la marge dont dispose Lionel pour obtenir un podium. Nous sommes sous pression pour sortir des chiffres, qui nous démontrent que ça va être pareil pour Lionel en vol. Au total des 5 premiers vols, 3 concurrents ont fais le trou : Lionel, le polonais Byrski et le suédois Arvidsson. En éliminant la plus mauvaise manche, la première place paraît assurée pour Hukaljuk avec déjà 4000 points. Lionel est 2ème mais les écarts sont infimes avec le troisième (1/2 point), le quatrième (1,12 point) et le cinquième (2,53 points).

Sixième manche : Il est onze heures, les conditions aérologiques sont meilleures. Les planeurs vont rester groupés un long moment dans du zéro, sous le vent à 150 mètres d'eux, et à 80 mètres d'altitude. Puis c'est la bulle. Lionel a été le premier à zoomer et paraît être le dernier à s'être posé. Le chronométreur tire le ruban vers le nez. Du bord de la piste j'évalue : 25 cm. Moyen. On attend le retour de l'équipe. Loïc : "96". c'est pire. Une quinzaine de minutes d'attente et les résultats sont publiés : troisième. Une première médaille internationale pour le F3J français, la récompense de beaucoup de travail et d'une progression bien menée pour Lionel, une médaille combien méritée tant tous ses vols ont été parfaits.

Photos de haut en bas : 10h-1/4 tout est calme sur le terrain ; 10h00 lancement de la première manche du matin ; 15' au tableau d'affichage, à l'attaque ! Lionel est le premier à lancer (planeur jaune en couloir n°3), les planeurs de Arijan Hukaljuk, couloir 1, et Jiri Duchan vice champion du monde 2008 couloir 2 sont encore dans les mains des aides ; retour de la dernière manche du matin, sourire ; le classement final vient d'être affiché ; 12h30 pique-nique bien mérité pour l'équipe au bord de la rivière ; treuiller ça ouvre l'appétit, surtout celui de Christian !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire